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 0.1 Les origines des Grecs

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wepwawetmose




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MessageSujet: 0.1 Les origines des Grecs   0.1 Les origines des Grecs EmptyVen 16 Mar 2007, 18:34

LES ORIGINES DES GRECS I




Comme la majeure partie des peuples d’Europe, les Grecs sont des Indo-Européens.

Qui sont les Indo-Européens ?
Difficile de le dire avec certitude ; ce que l’on sait, c’est qu’il y a entre 7000 et 9000 ans, des groupes qui parlaient une même langue ont émigré dans toutes les directions pour peupler l’Europe d’une part, le Nord de l’Inde et l’Est de la Chine d’autre part.

La question de leur point de départ reste en débat chez les historiens (voir biblio. en bas de page) ainsi que la façon dont ils ont progressé : par conquête guerrière ou par ‘tache d’huile’, le fils défrichant le champ qui se trouve au-delà de celui de son père, et ainsi de suite. Cette question a été souvent traitée de manière idéologique.

A la fin du XIXe s. en effet, l’Allemagne n’est pas unifiée mais consiste en une trentaine d’Etats souverains. Le plus puissant d’entre eux, la Prusse, voit dans la guerre contre la France notamment, un moyen de rallier les autres Etats allemands dans une cause commune pour réaliser l’unité. C’est le moment où Bismarck, Premier Ministre de la Prusse, encourage vivement les fouilles en Grèce et en Turquie notamment, qui tendent à montrer que les Indo-Européens (en allemand, indo-germanisch) sont un peuple guerrier et conquérant, et que les allemands ont donc une légitimité, en tant que descendants des Indo-Européens, à avoir des visées hégémoniques. Les allemands appellent aussi les indo-européens 'aryens' et récupèrent leur symbole qui désigne la force et la puissance, la svastika, pour en faire la croix gammée en inversant le sens des branches brisées de la croix.

On se rapproche davantage aujourd’hui de la conception ‘tâche d’huile’ de l’avancée indo-européenne, sans pour autant écarter le fait qu’il y ait sans doute eu des heurts et des conquêtes. Conquêtes sur des peuples préexistants dont nous avons encore des traces, et sur des populations d’origine indo-européenne repoussées davantage vers l’Est ou vers l’Ouest. On peut ainsi suivre la trace archéologique des Celtes, premiers partis, qui par poussées successives atteignent l’océan Atlantique.

Pourquoi les Indo-Européens ont-ils émigré ?
Cela reste une question ouverte et les hypothèses sont nombreuses : changement climatique, appauvrissement des sols qui ne donnent plus suffisamment de nourriture et obligent au départ ou au contraire, amélioration des techniques de cultures qui enrichissent les cultivateurs et font augmenter la démographie, poussées de populations d’une autre origine (sémitique ou sino-thibétaine, par exemple)…

Toujours est-il que les Indo-Européens imposent leur vision du monde et de la société : ce sont des guerriers et des éleveurs, ils maîtrisent le cheval, leur structure sociale est patriarcale (dominée par le pater familias) et s’opposent en cela aux peuples qu’ils ‘rencontrent’. Tout cela est révélé par l’évolution des langues et les mots employés, mais ce sera l’objet d’un autre topic study :D .

Comment l’Indo-Européen a-t-il évolué ?
Quelles que soient les raisons de leur migration, les liens linguistiques avec la langue-mère se sont peu à peu distendus au cours des millénaires, à cause de l’éloignement du point de départ, des barrières géographiques, etc., donnant ainsi naissance à des familles de langues dont voici un résumé non exhaustif de l’évolution :

0.1 Les origines des Grecs Indoeuropeenmi8

On remarquera que ne figurent dans ce tableau ni le finnois (langue parlée par les Finlandais), ni le Hongrois, ni le Basque. Ce sont des langues non indo-européennes et elles témoignent d’une très vraisemblable présence de populations antérieures à leur arrivée.

Bibliographie study
André Martinet, Des Steppes aux Océans, l’Indo-Européen et « les Indo-Européens », Payot, coll. Bibliothèque Scientifique, 1986, 1ère ed.
[Défend la thèse de l’origine des Indo-Européens dans les plaines autour de l’Oural.]

Colin Renfrew, l’Enigme Indo-Européenne, Archéologie et Langage, Flammarion, coll. Champs Sciences, 1993
[Défend la thèse de l’origine des Indo-Européens dans le plateau anatolien (centre-est de la Turquie actuelle).]

Georges Dumézil, Mythes et Dieux des Indo-Européens, Flammarion, coll. Champs-l’Essentiel, 1992.
[Explique, à partir des mythes et des dieux, la permanence de la structure tripartite de la société que l’on retrouve chez tous les peuples indo-européens : prêtres, guerriers, paysans.]


---***---


Dernière édition par le Sam 24 Mar 2007, 01:19, édité 15 fois
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wepwawetmose




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MessageSujet: les origines des Grecs II   0.1 Les origines des Grecs EmptySam 17 Mar 2007, 22:31

LES ORIGINES DES GRECS II




La Grèce redécouverte par les Romantiques
Au début du XIXe s., les Romantiques cherchent sur les bords de la Méditerranée leurs thèmes d’inspiration. Châteaubriant est un des premiers à se rendre en Grèce, alors occupée par les Ottomans, qu’il décrit dans son récit de voyage Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811). Lord Byron (1788-1824) marche sur ses traces et celles de bien d’autres, et épouse la cause libératrice des Grecs. Il attire l’attention de l’Europe occidentale sur les massacres perpétrés dans l’île de Chios en 1822, illustrés par Delacroix.
0.1 Les origines des Grecs Delacroixku5

[source : Delacroix, Habitants de Chios attendant la mort ou l’esclavage, Louvre]

Il est considéré comme un héros de l’histoire grecque et il n’est pas de ville grecque qui n’ait au moins une rue à son nom.
0.1 Les origines des Grecs Byronrk0

[portrait de Byron, source Wikipédia]

Mais c’est à la fin du siècle pour les raisons énoncées plus haut que se déclenche une passion pour la Grèce. Les velléités politiques allemandes ont eu ceci de bon que les chercheurs ont produit des éditions d’excellente qualité de pratiquement tout ce qui existait en latin et en grec, entraînant une regain d’intérêt pour ce passé enfoui.

Les premiers pas de l’archéologie grecque
Heinrich Schliemann (1822-1890) autodidacte enrichi par le négoce sur l’or, décide de partir sur les traces d’Homère après avoir obtenu un doctorat d’archéologie ; il entre en contact avec le vice-consul des Etats-Unis auprès de la Sublime Porte et obtient de fouiller la colline d’Hissarlik où la tradition place l’antique ville de Troie ; il exhume la ville de Troie (ou ce qu’il croit être la Troie d’Homère), parvient à découvrir des bijoux – qu’il offre à son épouse – en proclamant qu’il a découvert la ville de Priam et les bijoux d’Hélène, est accusé de vol par le gouvernement turc et décrié par les savants qui démontrent son erreur de datation. Il est alors interdit de séjour en Turquie.

0.1 Les origines des Grecs Tresordepriamcf4.
[Sophie Schliemann portant ‘les bijoux d’Hélène’, source : www.net4you.com]


Qu’à cela ne tienne, il part pour Mycènes (Péloponnèse) qu’il fouille en 1874, trouve des tombes qu’il donne comme celles d’Agamemnon et de Clytemnestre, un bouclier qu’il attribue à Ajax et un fameux masque d’or, masque funéraire d’Agamemnon, selon lui.
0.1 Les origines des Grecs Agamemnonxk5

[source : Wikipédia]


Il fouille ensuite Tyrinthe, dans la même zone, puis Ithaque. Tout est alors clair à ses yeux : Homère ne raconte pas qu’une belle légende, tous les récits de l’Iliade et de l’Odyssée sont prouvés archéologiquement.

S’il a ouvert la voie de l’archéologie grecque, il l’a malheureusement fait avec un bulldozer No . Archéologue aventurier, il se soucie davantage de trouver un trésor que de chercher et collationner des indices probants sur la vie de l’ancienne Grèce. Il a bien trouvé Troie, mais pas la bonne ! En fait une douzaine de villes au moins se sont superposées au cours de l’Histoire : la ‘vraie’ Troie, celle qui date de l’époque racontée dans les récits homériques est la ville VIIa. Il semble que la ville ait été relativement prospère mais c’est une petite cité, bien moins importante que ce que décrit l’Iliade. Quant aux tombes de Mycènes, rien ne prouve qu’elles aient été celles d’Agamemnon et de Clytemnestre. Au moins a-t-il mis au jour les premiers sites grecs péloponnésiens de haute antiquité. Ses successeurs, beaucoup moins ‘médiatiques’, mettent de l’ordre dans les dates et les lieux. L’archéologie grecque prend le nom d’archéologie mycénienne.

L’archéologie crétoise et îlienne
La course archéologique débutée par les allemands incite les autres puissances d’Europe occidentale à se jeter dans la bataille : tandis qu’Auguste Mariette (1821-1881) puis Gaston Maspero (1846-1916) fouillent en Egypte pour la France, Sir Arthur Evans (1851-1841) fouille la Crète pour l’Empire Britannique : il met au jour l’important site de Cnossos, vaste palais magnifiquement décoré (cf par exemple http://perso.orange.fr/notredame46/voyages/crete04/fresques.htm) et entouré de dépendances nombreuses et à l’organisation architecturale complexe qu’il pense être le labyrinthe du roi Minos, raconté par les légendes. L’archéologie crétoise prend alors le nom de ‘minoenne’. Mais sa découverte la plus intéressante aujourd’hui réside sans doute dans des tablettes d’argile miraculeusement conservées par un incendie du palais, et couvertes de signes. Est-ce une écriture ? mais il y a deux types de signes… il y aurait deux écritures ? pour quoi faire ?

L’Ecole Française d’Athènes se lance alors dans un programme de fouille en Crète où sont mis à jour d’autres palais, dont Phaistos est le plus important – on y retrouve un disque couvert d’une troisième sorte de signes – mais aussi Mallia. Des palais plus petits sont découverts tout autour de l’île dans la seconde partie du XXe s. à Zakro, Aghia Triada, Khania… Les fouilles s’intensifient aussi dans le Péloponnèse où l’on retrouve aussi, dans le palais de Pylos, des tablettes couvertes des mêmes signes que ceux trouvés en Crète : pas de doute, il s’agit bien d’une écriture. Mais qui écrit quelle langue ?

Et on creuse, on creuse… la partie continentale n’échappe pas aux pelles. On trouve des témoignages d’une importante cité d’époque mycénienne à Thèbes, à Orchomène, à Gla, à Aulis dans la longue île d’Eubée, jusqu’à Iolchos même, aux confins de la Macédoine. Athènes livre aussi quelques traces, mais à cette époque ce n’est encore qu’une petite cité sans grande importance. Il n’est pas de lieu en Grèce où l’on ne trouve un témoignage archéologique dès que l’on gratte la terre !
0.1 Les origines des Grecs Jarrethebeslp6

[jarre magnifiquement conservée avec écriture en linéaire B, Thèbes, source : ancienthistory.about.com]


Devant le pillage des ressources historiques par les écoles occidentales d’archéologie – rappelons que le musée du Louvre et le British Museum ont des départements grecs particulièrement abondants – la Grèce commence à réagir, interdit très sévèrement l’export et forme ses chercheurs.

Et les fouilles continuent, dans les îles (Samos, Chios, Milos, Naxos, Paros…), à Rhodes et à Chypre où l’on trouve encore des tablettes couvertes de signes un peu différents de ceux trouvés en Crète et dans le Péloponnèse.

Entre légende et archéologie
Le problème reste de dater tout cela. Or, les seuls repères que l’on ait alors sont ceux d’Homère. Ces longs poèmes épiques divisés en épisodes racontent la colère d’Achille et ses conséquences au moment du siège de Troie (Iliade) et le retour d’Ulysse après la guerre (Odyssée). Ces poèmes sont datés du VIIIe s. avant J.-C. et ont été copiés deux siècles plus tard à Athènes sous la tyrannie de Pisistrate. Mais à l’étude de ces textes, les chercheurs se sont rendu compte que l’aède (récitant-chanteur) mélangeait des faits et coutumes qui appartenaient à des temps anciens – XIIIe - XIIe s. av. J.C. – avec des éléments de sa propre époque, sans doute une manière de donner aux auditeurs des repères qu’ils connaissaient. Le plus difficile reste de faire le tri !

Mais les fouilles ont dorénavant mis au jour quatre types de signes :
2 en Crète : comme ils sont écrits horizontalement sur des tablettes oblongues, on les appelle linéaires A et B, faute de mieux,

0.1 Les origines des Grecs Lineaireaww2

[tablette en linéaire A, Cnossos, source : ancienthistory.about.com]

0.1 Les origines des Grecs Lineairebiw8

[tablette en linéaire B, Cnossos, source : ancienthistory.about.com]

1 disque en Crète (disque de Phaistos) dont les signes ne correspondent à aucun des deux précédents,
0.1 Les origines des Grecs Disquephaistosag2

1 à Chypre qui a déjà été déchiffré grâce à des tablettes bilingues chypriote-cunéiforme autour de 1870. Les Chypriotes sont bien des Grecs 0.1 Les origines des Grecs 38439
0.1 Les origines des Grecs Tablettechyprioteba2

[tablette en Chypriote source : aleph2at.free.fr]


L'enjeu des écritures
Si ces signes écrivent du grec archaïque, alors les Mycéniens et les Minoens sont grecs et ce sont les fondateurs de la civilisation des palais qui remonterait au moins au XVe s. avant J.C. Sinon, ce sont des populations beaucoup plus anciennes conquises par les Grecs qui détruisent cette civilisation.

Par ailleurs les moyens techniques de datation les plus modernes mis au service de l’archéologie permettent de montrer que la civilisation des palais remonte jusqu’au XXe s. avant J.-C. pour s’éteindre assez brutalement au XIVe s. en Crète et dans les Iles mais persiste quelques décennies de plus sur le continent pour s’éteindre doucement aux alentours du Xe-XIe s. avant J.C.

Deux questions restent alors en suspend :
scratch Qu’est-ce qui a provoqué la chute des Minoens ? et s'ils ont disparu sous la conquête d'envahisseurs grecs, pourquoi est-ce AVANT les Mycéniens du continent, lieu de passage logique d'Indo-Européens venus du Nord ?

scratch Minoens et Mycéniens étaient-ils déjà des Grecs de langue et de culture ? et alors qu'est-ce qui a pu provoquer leur effondrement ?


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wepwawetmose




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MessageSujet: les origines des Grecs III   0.1 Les origines des Grecs EmptySam 17 Mar 2007, 22:33

LES ORIGINES DES GRECS III




Grecs ou pas Grecs ?
Pour répondre à cette question, l’enquête ne peut plus immédiatement livrer grand-chose sur le terrain, sinon d’autres tablettes parmi lesquelles peut-être une ‘pierre de Rosette’ multilingue. Mais comme cela est peu probable, il faut s’attacher à essayer de déchiffrer ce que l’on possède. Le travail se fait donc à partir du début du XXe s. dans les bureaux des chercheurs. Cela implique d’émettre des hypothèses et de les vérifier.

Hypothèse 1 : d’après le lieu de la découverte.
Que ce soit à Cnossos dans le monde Minoen ou à Pylos dans le monde mycénien, les tablettes ont été découvertes dans un palais. Comme ce sont des textes courts sur un support qui n’est pas destiné à durer très longtemps, on part donc de l’hypothèse qu’il s’agit de documents de gestion comptable du palais.

Hypothèse 2 : Le type d’écriture
L’écriture d’une langue peut se faire de trois manières différentes :
- par pictogrammes : c’est le cas du chinois ; un signe = un mot ou une idée. pig signifie aussi bien 'cochon' que 'tête de cochon !' . On trouvera donc un nombre de signes extrêmement important, au-delà de 800, souvent plus de 5000.

- par syllabes : le système est plus économique ; un signe = un son ; si on compte les sons des voyelles du français (a – â – o – ô – e – é – è – i – y [=ill] – u – ou – on – in – un – an) et qu’on combine chacun avec les sons des consonnes (b – k [= c = q] – d – f – g – h – j – l – m – n – p – r – s – t – v – w – x – z), on obtient 270 possibilités, auxquelles il faut ajouter les sons-voyelles qui peuvent être employés sans consonne ; le français pourrait ainsi s’écrire avec 285 signes représentant des syllabes. Avec un système de voyelles et de consonne un peu plus large que le français, on peut aller jusqu’à 350, voire 400 signes.

- par lettres : en admettant que nous écrivions tous les sons que représentent les voyelles d'une part et les consonnes d'autre part de l’alphabet français, on arriverait à 33 signes différents et à une petite quarantaine si on allongeait la liste des consonnes avec les -th- anglais de think et de that ou la jota espagnole, ou encore quelques voyelles des spécifiques des langues germaniques (eu – ö – ø – å)… C’est de loin l’écriture la plus économique.

Autrement dit, toute écriture possédant un nombre de signes inférieur à 50 est alphabétique ; si elle en possède plus, elle est syllabique ; si elle en possède énormément, elle est pictogrammatique.

Pour le linéaire B, on reconnaît rapidement des pictogrammes clairs : un char, une roue, un homme, une femme, un vase, un grain de céréale… mais il n’y a que 87 signes recensés sur les tablettes ; la conclusion s’impose d’évidence : le linéaire combine pictogrammes et signes syllabiques. Rapidement aussi on a la confirmation du fait que les tablettes sont des instruments de comptabilité : les nombres figurés par des | , des — et des o permettent d’arriver à des totaux d’additions facilement vérifiables.

A ce point, on sait donc ce qui est compté – ce sont les pictogrammes ; on sait lire le système numérique ; mais on ne sait toujours pas qui compte !!

Hypothèse 3 : le bon candidat
Grec ou pas grec ?
Avant la 2e guerre mondiale, on interroge les plus grands savants du moment ; Sir Arthur Evans d’abord qui a fouillé Cnossos : il pense que le grec n’est pas un bon candidat ; puis le Hongrois Hrozny qui vient de déchiffrer le Hittite et de montrer qu’il s’agit d’une langue de la famille indo-européenne : il n’y croit pas non plus. Beaucoup penchent pour l’étrusque, langue non indo-européenne. Les Etrusques forment alors une civilisation brillante et ‘moderne’, commerçante et navigante, installée dans le nord de la péninsule italique. Pourquoi n’auraient-ils pas abordé les côtes de la douce Crète ? Le problème est qu’on ne déchiffre guère mieux l’étrusque ! Et les comparaisons ne sont guère probantes.

Après la guerre, un officier du chiffre anglais, Michael Ventris soutient l’hypothèse qu’il s’agit bien de grec archaïque et met au service de la recherche les techniques propres au déchiffrement de messages codés. Il collationne les photographies de tablettes, apprend les signes par cœur et se penche sur toutes les variations ‘orthographiques’ d’un même mot. Il met ainsi en évidence que les mots ont une flexion, c’est-à-dire que les noms se déclinent et varient en genre, et que les verbes se conjuguent, comme en grec classique ; puis il se rend compte que le pictogramme vient en appui du texte : comme si l’on écrivait 3 cochons – pig ||| (on fait toujours cela sur les chèques 0.1 Les origines des Grecs 537283 ) . Peu à peu, pas à pas, la grille entière des syllabes se dévoile. A sa mort en 1956, il reste quelques erreurs de détails et quelques syllabes qui ne sont pas exactement définies mais les chercheurs ont tôt fait de combler les manques.

On sait lire le syllabaire de Chypre depuis les années 1870 grâce à des tablettes bilingues chypriote-cunéiforme. Mais deux énigmes demeurent : le disque de Phaistos et le linéaire A. Il semble que le disque de Phaistos soit un disque astronomique comme ceux de Vladikavkaz (Ossétie) et de Nébra (Allemagne) ou encore comme le cercle de pierres de Stonehenge. C’est une opinion aujourd’hui retenue par de nombreux universitaires. On peut voir à ce sujet http://www.world-mysteries.com/LeDisquedePhaestos.pdf. Quant au linéaire A qui ne note pas du grec, je suis dessus :D !! mais il faut d’abord définir un candidat sérieux… scratch tout le monde la tête dans les mains study , plus on est de bounce plus il y a de chance que cela porte ses fruits quelque part !

La révélation de Ventris est fracassante, le linéaire B est bien du grec. Les Minoens et les Mycéniens sont donc des Grecs, arrivés et installés depuis plus de 20 siècles avant J.-C. sur le continent, dans le Péloponnèse, en Crète, dans les îles de la mer Egée et sur l’actuelle côte occidentale turque. Il y a donc parfaite continuité entre les Grecs arrivés il y a 22 siècles, les Grecs de l’époque classique (Ve siècle) et les Grecs d’aujourd’hui.

Parfaite continuité ?
Mais alors pourquoi cette civilisation a-t-elle disparu, enfouissant ses palais pour n’être redécouverte qu’au XIXe s. ?

La Méditerranée orientale connaît au XVe s. avant J.-C. un cataclysme rare : l’île volcanique de Théra, située sur une des failles entourant la Turquie actuelle, explose noyant sous un nuage pyroplastique des centaines de kilomètres à la ronde, et provoquant une lame de fond gigantesque. Vidée de sa substance magmatique, l’île s’effondre et ne laisse plus apparaître aujourd’hui qu’un chapelet d’îles qui délimitent le contour ancien du sommet du cône volcanique ; la plus grande est Santorin.
0.1 Les origines des Grecs Santorinkn8

[Santorin, source : Wikipédia]

La Crète est touchée par les deux cataclysmes successifs du nuage gazeux et de la lame de fond, ainsi que les îles environnantes, jusqu’à la Grèce continentale, comme en font preuve les analyses géologiques et dendrochronologiques (mesures effectuées sur le bois).

Il y a donc bien continuité brisée du peuplement de la mer Egée par les Grecs, mais la civilisation minoenne ne se relève pas de cette catastrophe (la riche île de Théra a pratiquemaent complètement disparu mais des fouilles récentes ont mis à jour quelques beaux restes) et les Mycéniens, touchés eux aussi et amputés des échanges qui font vivre leur économie périclitent à leur tour peu à peu, l’écriture se perd qui témoignait de la prospérité des palais. Les cités Grèce s’appauvrissent, les liens entre elles se distendent, des dialectes se forment. Peut-être même la confiance dans les dieux est-elle remise en cause et l’équilibre social s’en trouve renversé…

Les cités grecques entrent dans ce qu’on appelle « le moyen-âge grec » dont elles sortiront avec les épopées d’Homère et Hésiode. Et c'est la partie côtière asiatique qui deviendra la plus riche et la plus prospère.

Frise chronologique :

0.1 Les origines des Grecs Frisehe2

Bibliographie study
John Chadwick, Le déchiffrement du Linéaire B, aux origines de la langue grecque, Gallimard, NRF, 1972, trad. de P. Ruffel.
[ouvrage de base sur le linéaire B]
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